Cette nuit je n’ai pas réussi à dormir. J’ai été réveillée par une quinte de toux, la mienne ou celle de ma fille qui a la crève depuis environ 1 mois, je ne sais plus. Il était 2h du matin et j’étais allongée dans le noir à regarder le plafond à me demander ce que je foutais là, pourquoi je ne dormais pas. J’ai pensé à la lessive que j’avais faite tourner la veille au matin et que j’avais oublié d’étendre, au boulot à faire pour demain (enfin aujourd’hui), à tout ces supers articles de blog que j’aimerais écrire mais que je n’ai jamais le temps de commencer. J’ai pensé à tout à rien et surtout à la peur. Je vous avais déjà parlé des peurs de la grossesse et j’avais à l’époque fini mon article par un truc du genre « t’as pas fini d’avoir peur pour les 20 années à venir ma fille ». A l’époque je disais ça sur le ton de la rigolade. Je pensais honnêtement qu’une fois sortie de mon ventre, le plus dur, serait fait et qu’on pourrait tous vivre comme une chouette famille Ricorée. Si j’avais su…Bon faut aussi dire qu’on a pas eu de bol à la loterie cosmique vu que la poulette est née avec un sérieux problème cardiaque qu’il a fallu opérer. Mais toujours est-il que j’aurais tellement voulu que quelqu’un me prévienne. J’avais lu ça et là que la grossesse c’était long et difficile, que l’accouchement était une épreuve mais sur l’après tellement peu. On voit depuis quelques mois des articles traitant de l’épuisement maternel, du burn out parental faire surface et amener avec eux un petit sursaut de conscience publique. C’est chouette, vraiment très chouette. Mais l’épuisement c’est une chose. J’en suis la première victime, je suis à bout de nerfs en permanence et je ne pensais pas être un jour aussi fatiguée, mais aussi et surtout, je suis complètement terrifiée…
J’aurais voulu qu’on me dise qu’avoir un gamin c’est avoir peur de tout en permanence.
Du passé : et si j’avais loupé quelque chose pendant qu’elle est chez la nounou. Et si ce que je suis, comment j’ai grandi, et si mes angoisses deviennent les siennes ? Et si elle a honte de moi plus tard. Et si en fait depuis le début je m’y prends mal.
Du présent : ce rhume de merde qui ne passe pas ne va t’il pas se transformer en truc mortel ? et si il lui arrivait quelque chose ? Et si elle se faisait mal ? est-ce qu’elle m’aime ? est-ce que je l’aime assez ? est-ce que je l’aime comme il faut ?
Du futur : dans quel monde est-ce que je l’ai amenée ? son futur c’est quoi ? si demain son père et moi mourront, que devient-elle ?
Voilà un petit échantillon de ce qui me traverse l’esprit à longueur de temps depuis que je suis maman. Sympa hein ? Je ne penses pourtant pas être déprimée. Angoissée et devant faire un travail là dessus ça c’est sur. Mais c’est tellement aliénant d’être maman. (être papa doit l’être aussi mais toujours est-il que je parle de ce que je connais).
Une amie à moi attend son premier enfant. Un bébé désiré qui devrait arriver au printemps. J’ai pleuré quand elle me l’a annoncé. J’ai pleuré de joie pour elle, pour eux, pour ce petit bébé qui je l’espère fera au moins un peu partie de ma vie. Mais j’ai aussi pleuré parce que maintenant elle aussi fait partie du clan des peureuses. Peureuses heureuses mais peureuses quand même. Elle aussi va désormais passer son temps avec cette boule dans le fond du ventre. Cette boule du « et si? ». J’ai envie de la prévenir, de lui dire » reposes toi, prends des forces, profites de ces quelques mois pour résoudre les conflits internes en toi et autour de toi, profites en pour faire le vide et y voir clair, dégustes chaque instant parce que la suite même si elle est magnifique relève certains jours du parcours du combattant ».
On m’avait prévenu à demi mot. Devenir maman est la chose la plus belle mais la plus difficile au monde. Je suis devenue maman il y a presque 18 mois et désormais parfois je ne dors plus la nuit. Parce que j’ai peur pour ce petit être que j’ai mis au monde. Parce que j’ai peur pour le monde dans lequel ce petit être va vivre. Je suis devenue maman et je souhaite de tout mon coeur ne plus jamais dormir aussi sereinement qu’avant. Je suis devenue maman et j’ai toutes ces peurs au fond de moi.
Je vous embrasse.
Le futur papa de l’amie se pose aussi des questions et s’inquiète parfois. Heureux de devenir papa, et déjà quelques « Et si.. » qui se baladent dans la tête.
Haha toi aussi tu vas avoir ta petite boule au ventre ! Mais si tu t’inquiètes déjà c’est que tu feras un bon papa et ça c’est super cool pour l’amie en question 😉
MllePaul, je t’aime !
Tu sais exactement mettre des mots sur ce mal qui ronge je pense, toutes les mamans… et tous les papas !!
haha merci beaucoup !
comme tu le dis au chéri de ton amie (si j’ai bien compris), quand on a peur c’est qu’on est un bon parent 😉 Bien sûr que je suis pareille, un peu trop d’ailleurs, limite je ne les laisse rien faire tellement j’ai peur qu’il leur arrive quelquechose, et je ne suis pas sûre que ce soit bon non plus….Hier j’ai pris sur moi et j’ai laissé le petit se balader à 4 pattes dans la salle d’attente du médecin pendant qu’on patientait. Eh bien il est tombé et s’est ouvert la lèvre…. lol.
bizzz et très joli message
haha mince ! j’espère qu’il va mieux 😉
Ah, la peur… Je vis avec une angoisse terrifiante au ventre depuis que mon fils est né. Des fois je me dis que c’est parce qu’il a eu un début de vie difficile, un diagnostic non posé, des « il faut attendre »… Et d’autres fois je me dis que c’est « juste » le lot de tous les parents, et qu’il faut y faire face. Le problème, c’est quand les angoisses paralysent le quotidien et là… je n’ai pas de remède ^^
pas de remède non plus à part en parler à mon avis. voir que je suis pas la seule ça m’aide beaucoup ! merci à toi d’être passée en tout cas
Waouh! Quel bel article que j’ai un peu pris comme une gifle, je dois l’admettre, moi qui m’angoisse déjà pour tout sans avoir encore eu d’enfant… En tous cas, je pense qu’être consciente de ses peurs comme tu l’es, c’est une grande force!
ne commence pas à t’inquiéter ! profites de l’insouciance ^^ des bisous
Ma plus grande peur c’est d’être séparée d’elle. Et même si la vie me donne la chance d’être auprès d’elle jusqu’à mon dernier souffle, le fait même de savoir qu’on sera fatalement un jour séparées est une idée qui me fait souvent pleurer… Une fatalité trop difficile à accepter pour moi et qui m’angoisse. La peur du temps qui passe…
hier flo me disait « et comment tu vas faire quand elle aura 12 ans et qu’elle aura des rencard à la sortie de la cantine ». je crois que ça résume bien le soucis ^^ malheureusement va falloir qu’on lache du lest…un jour!
Une copine m’avait dit « la grossesse, c’est moche, mais la 1ère année, c’est un cauchemar ». C’est grâce à elle que j’ai compris que ce n’était pas moi, mais toutes les mamans. Mais même si on le disait, on ne nous croirait pas…
c’est tellement vrai; c’est vraiment dur la première année. là on sort un peu la tête de l’eau mais d’autres problématiques arrivent. des bisous
Être maman c’est la fin de l’insouciance me dit toujours ma propre mère. Je réalise que c’est vrai en te lisant. C’est bien que tu puisses extérioriser tout cela. Mais tu as l’air d’être une maman du tonnerre, alors vogue le bateau!
Et bravo pour ton blog (qui m’inspire pour le mien. )
merci à toi !
Ah oui c est ça et on peut rajouter la peur de transmettre ses propres peurs à son enfant et de le rendre névrosé ! Alors on prend sur soi, on essaye de ne se raisonner pour ne pas aller vérifier en pleine nuit qu il respire encore ..
Quand j étais enceinte d Alice et que mon ventre ne bougeait plus je faisais des vagues pour la réveiller et me rassurer, quand elle est née et qu elle dormait dans le porte bébé je lui chatouillais les pieds pour vérifier les réflexes et qu elle dormait bien
Aujourd’hui elle a cinq ans mes peurs évoluent avec ses activités ..
La culpabilité pour les cicatrices de varicelle !
Je crois que ça ne s arrête jamais deux phrases à retenir :
Che sera sera
Carpe diem
je faisais pareil quand je trouvais qu’elle bougeait pas assez, je tapotais mon ventre pour la « réveiller »^^ et après je ralais parce qu’elle me faisait mal
juste de passage, j’ai envie de vous dire que la peur existe, mais que on n’est pas obligée de vivre avec l’angoisse… mes deux enfants ont dépassé les 18 ans, et mes 10 premières années de mère ont été dix années avec la boule au ventre. Et quand cela a trop déteint sur mon ainé, je me suis décidée à essayer de gérer cela. Et les années suivantes n’ont plus été accompagnées de la boule au ventre. L’angoisse et la culpabilité ne sont pas des fatalités. Et je suis heureuse d’avoir appris à la juguler, la vie a été plus légère après (pas totalement non plus, on ne se change pas totalement!).
Bonne continuation!